Le
comédien Didier Sandre qui, dans les années 80, fut un inoubliable
Rodrigue du "Soulier de satin" de Claudel, mis en scène par
Antoine Vitez et l'interprète de nombreux autres rôles dramatiques, est
devenu un amant de Feydeau réduit à la chasteté dans "Monsieur
chasse !".
Cette
comédie désopilante, dans la production enlevée signée par Claudia
Stavisky pour son Théâtre des Célestins de Lyon, est représentée
depuis vendredi soir à l'Athénée à Paris jusqu'au 18 février, après
avoir été déjà applaudie depuis octobre 2004 dans onze villes.
Après
la capitale, le spectacle continuera sa carrière à la Maison de la
Culture du Havre les 22 et 23 février, à la Halle aux grains de Blois
les 18 et 19 mars et à l'Opéra de Bretagne à Rennes du 23 mars au 15
avril.
C'est
la deuxième fois, après "Le mariage de Figaro" de Beaumarchais
que Didier Sandre joue une comédie française. Il a par ailleurs interprété
des comédies anglaises et américaines.
"J'ai
gardé, dit-il, un souvenir extraordinaire du contact que cela crée avec
le public qui devient un acteur à part entière du spectacle."
"Cette
participation du public est essentielle, ajoute-t-il, c'est une espèce de
circulation d'énergie qui est très jouissive".
Dans
"Monsieur chasse !", le trio-archétype de la comédie
"implose", selon la formule du metteur en scène Claudia
Stavisky. On est en présence d'un mari à maîtresse fantôme, d'une épouse
fidèle au bout du compte, face à un amant que la cascade de péripéties
aux enchaînements implacables transforme en amant réduit à la chasteté.
Didier
Sandre est cet amant finalement philosophe, médecin de son état, mais
aussi poète à ses heures perdues, avec une jubilation et une malice dans
les yeux qui mettent le public en joie. Il est principalement entouré par
Bernard Ballet dans le personnage du mari, Christiane Millet dans celui de
la femme et Philippe Vincenot dans le rôle de l'ami du mari qui sert de
prétexte à ce dernier pour tromper sa femme.
Pour
Claudia Stavisky qui fait jouer le vaudeville de Feydeau dans un décor
composé de matériaux légers et aux couleurs claires, "Monsieur
chasse !" est en fait une fable: "la satire de désirs portés
à l'incandescence et interrompus à la seconde exacte qui précède leur
accomplissement".